Accueil A la une Lancement de la ligne D du Rfr: Ce sera samedi prochain 

Lancement de la ligne D du Rfr: Ce sera samedi prochain 

Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? On ose y croire. L’annonce officielle vient d’être faite par le ministre du Transport lui-même, Rachid Amri, sur les ondes d’une radio privée, lundi dernier 13 janvier : le lancement effectif de la ligne D du Rfr a été programmé pour le samedi 25 janvier !

La Presse — Il faut dire que, depuis quelque temps, on a remarqué une détermination sans faille pour la relance du secteur du transport public. 

Le citoyen n’a plus de soucis à se faire à ce sujet. Toutefois, il regrette de ne pas voir la concrétisation des annonces sur le terrain. Malgré toutes les mesures et les décisions prises, il ne constate quasiment aucune amélioration dans son quotidien. Du moins pour l’heure actuelle concernant l’ajout d’un certain nombre de bus usagés 

Ce qui gêne, aussi, c’est qu’on ne communique pas avec lui. La Transtu, particulièrement, n’a aucun canal de communication avec ses clients. Les nombreuses perturbations qui surviennent régulièrement sur son réseau de bus ou de métro ne sont jamais signalées. Le voyageur est maintenu dans l’ignorance totale des faits. Lorsqu’un métro n’arrive pas, on ne sait pas pourquoi. Du coup, on ne peut pas s’organiser en conséquence et se débrouiller seul.

Une métamorphose du paysage du transport 

Toujours est-il que les choses ne sont pas simples. D’ici le début du mois de février 2025, le paysage du transport devrait connaître une véritable métamorphose  avec l’injection de plusieurs bus et rames de métro. C’est du moins ce que soutiennent les responsables du secteur. La remise à niveau des moyens de transport immobilisés depuis des années va impulser un nouveau souffle aux capacités de la Transtu. 

Jamais l’implication du plus haut responsable n’a été aussi directe et aussi insistante. 

Le Chef de l’Etat a réussi à mettre fin aux gesticulations vaines de certains responsables qui avaient promis monts et merveilles dans le domaine du transport public tout au long de ces dernières années. On avait alors introduit des bus dotés de caméras de surveillance et d’enseignes lumineuses !

Ce luxe tranchait gravement avec le manque flagrant de véhicules

Aujourd’hui, il n’y a plus ces promesses en l’air. Les autorités ont pris pleinement la mesure du problème et se sont engagées à le résoudre sans plus tarder.

Cet engagement va prendre corps sous peu grâce à des dispositions concrètes. Parmi celles-ci, il faut signaler la mise en marche  de plusieurs dizaines de bus et de rames de métro pour augmenter substantiellement l’offre. Cela devrait être opérationnel au plus tard au début du mois de février.

C’est ce qui est de nature à faire passer la satisfaction de la demande à près de 50% des capacités de la Transtu. Cette amélioration aura également le mérite d’avoir une fréquence entre 10 et 15mn entre les métros. Si l’on compare avec les fréquences actuelles qui peuvent dépasser une heure ou plus sur certaines lignes, on peut parler de performance.

Le ministre du Transport a été on ne peut plus clair sur les grandes orientations futures qui consistent, en premier lieu, à assurer un service de qualité à bord des moyens de transport. Mais aussi au niveau des équipements. Les belles stations modernes doivent être préservées ainsi que les passages aériens ou souterrains. Une attention particulière doit être accordée aux ascenseurs.

Préparer le personnel adéquat 

Un tel challenge n’est possible qu’avec une plus grande maîtrise des moyens mis à disposition et une bonne gestion des ressources humaines.

Quand on sait que la Transtu parvient à peine à mobiliser un peu moins de 500 bus (contre 1.200 il y a plus d’une décennie) et une quarantaine de métros, on comprend mieux les défis à relever.

En attendant la concrétisation des nouvelles mesures en faveur de l’amélioration des conditions de transport, on ne peut pas ne pas s’intéresser à l’un des volets essentiels qui concernent le personnel supplémentaire à engager pour le bon fonctionnement des moyens de transport qui viendront renforcer le parc.

Le débat sur les ressources humaines chez l’opérateur de transport était ouvert depuis des années.

Dans la nouvelle conjoncture, y a-t-il suffisamment d’agents pour prendre en charge le nouveau matériel? En d’autres termes, les agents disponibles sont-ils prêts à assumer les différentes tâches (conducteurs, receveurs, chargés de maintenance ou de nettoyage, etc.).

Depuis longtemps, on nous a dit qu’il y avait un sureffectif à la Transtu.

Le personnel administratif serait estimé à environ 3.000 tandis que le personnel de mouvement (conducteurs, contrôleurs, guichetiers) compterait environ 3.600 personnes.

Or, on vient d’apprendre par le biais d’un député au sein de l’Arp qu’il y aurait près de 500 agents qui ont fourni des certificats médicaux, qui ne travaillent pas et qui sont rémunérés. Nous l’avions, déjà, mentionné dans un de nos articles, publié en mai 2019. Il était question  de 440 salariés non productifs (dont 300 sont déclarés totalement inaptes) et 140 autres en sureffectif.

C’est pourquoi nous soulevons la question actuellement pour qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises lors de la mise en service des nouveaux moyens de transport. On ne pourra pas invoquer le manque de personnel qualifié pour gérer la situation. Il est utile de savoir, en effet, que pour conduire un bus supplémentaire, il faudra mobiliser au moins 2 conducteurs et 2 receveurs (selon les équipes). Sans parler des conducteurs de métro et des autres agents qui devront renforcer les équipes déjà en place.

Par ailleurs, il est important de prendre toutes les dispositions nécessaires pour s’adapter à la nouvelle configuration qui va caractériser le paysage du transport avec l’entrée en service de la ligne D du Rfr (Tunis-Gobaa). Et, peut-être, jusqu’à Mnihla selon le tracé officiel. Espérons que ce sera pour un avenir proche.

Il s’agit de redéployer les lignes de bus qui desservent les zones qui seront touchées par la ligne D. Ces lignes joueront un rôle de rabattement et n’entreront plus dans la capitale. Même les particuliers (ou du moins un bon nombre d’entre eux) laisseront leurs voitures au profit du nouveau train. Il y a, aussi, les propriétaires de taxis collectifs qu’il faut sensibiliser afin qu’ils n’entrent plus dans la capitale et qu’ils se limitent à raccorder les zones alentour avec le terminus du Rfr.

En outre, comme les conditions du voyage seront meilleures et le temps du trajet très avantageux (une moyenne d’environ 15 mn), les habitants de la banlieue ouest de Tunis n’hésiteront pas à préférer le Rfr. 

Question tarifs, le ministre du Transport a fait allusion à des révisions. Ce qui nous semble tout à fait logique. La compréhension de cette option du côté des usagers est acquise. Une majoration du prix des tickets serait moins douloureuse que les sommes qu’ils dépensent pour prendre un taxi individuel ou collectif.

On ne finira pas sans parler, encore une fois, de la question de la création de nouvelles lignes de bus pour desservir les nouvelles agglomérations qui se développent tout autour de la capitale. On pense à la zone du lac, par exemple. En effet, une extension urbaine fulgurante a eu lieu et se poursuit encore depuis le Lac zéro jusqu’à Ain Zaghouan en passant par le Lac 1 et 2.

 

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